Les multiples manifestations de la culture permettent de tisser des liens entre nous, que ce soit dans le voisinage, dans le quartier, dans la ville, dans le pays… La culture non seulement fait partie intégrante du tissu social québécois, mais elle permet aussi de raccommoder, de lier les mailles de l’économie, de l’environnement et de la justice sociale entre elles. Elle est un vecteur de liaison, mais aussi un vecteur de changement. Elle contribue ainsi de façon inhérente au développement durable. En tant que jeune réalisatrice et productrice, après avoir fait plus de 300 conférences dans les écoles du Québec avec notre premier film Asiemut, sans compter les tournées grand public au Québec, en Belgique, au Luxembourg et en Suisse, il m’apparaît évident que le film documentaire contribue au brassage d’idées, à la mixité des points de vue, à l’évolution de notre société. Hors, malgré 35 prix à travers le monde pour Asiemut, la réalisation d’un second film Rencontre et le prochain tournage de Québékoisie, moi et mon partenaire Olivier Higgins avons de la difficulté à sortir la tête de l’eau. Et ce n’est pas par manque d’imagination. Les conditions de succès d’une contribution accrue des arts et de la culture au développement durable du Québec passe d’abord par la véritable reconnaissance de cette contribution par le milieu politique québécois. Elle passe aussi, et peut-être surtout, par l’éducation. Enseigner et valoriser le rôle de la culture dans nos institutions scolaires, mais aussi dans la rue, permettrait certainement à plusieurs de mieux saisir le rôle majeur que joue la culture dans le maillage du tissu social québécois.
Mélanie Carrier
Productrice et réalisatrice chez MÖ films
* MÖ films participera à l’Agenda 21C de la culture le 30 mai prochain à Québec.